Du culte des saints à celui de la République
En 1793, toutes les traces de religion doivent être supprimées des rues. Les révolutionnaires les considèrent comme des armes de propagande qui empêchent les Parisiennes et les Parisiens de penser par eux-mêmes. Ici sur la Montagne Sainte-Geneviève, tout ce qui rappelle le culte de sainte Geneviève, la patronne protectrice de Paris, est ainsi effacé de l’espace public. Comme ailleurs, il faut gratter le mot « saint » ou « sainte » sur le nom des rues. La rue Neuve-Sainte-Geneviève devient donc la « rue Neuve-Geneviève » (actuelle rue Tournefort).
Localisation
Itinéraire20 rue Tournefort, 5e
Suggestion
Le quartier de la Montagne Sainte-Geneviève
L’École polytechnique
Pour en savoir plus
Un culte très masculin !
Le 17 octobre 1793, la section du Muséum se réunit pour inaugurer les bustes de Louis-Michel Lepeletier de Saint-Fargeau et de Jean-Paul Marat. Le 21 novembre 1793, c’est au tour de la Société fraternelle des deux sexes de la section du Panthéon-Français, un club composé d’hommes et de femmes. Assassinés pour leurs opinions révolutionnaires, ils sont devenus des martyrs officiels de la République, honorés comme des saints laïcs. Ce jour-là, l’orateur les présente comme des « athlètes de la liberté » qui devront servir de modèles aux citoyens du quartier. Aux femmes qui s’étonnaient de ne voir que deux hommes, l’orateur répond « ne nous enviez pas cet honneur. C’est à nous surtout qu’il convient de combattre à la tribune et sur le champ de bataille, c’est à nous qu’il appartient de mourir ».