Le château des Ternes

À Paris, les spéculateurs du XVIIIe siècle ont détruit plus de châteaux que les révolutionnaires. Propriétaire du château des Ternes depuis 1778, le riche architecte Samson-Nicolas Lenoir n’est pas du tout inquiété par la Révolution. Le « village des Thermes », comme on l’appelle alors, est si réputé pour son air pur que les médecins y envoient leurs patients en cure. Lenoir en tire le plus grand profit : il vend le domaine en petits lots, éventre la bâtisse pour faire passer une rue (l’actuelle rue Bayen) et installe dans les dépendances une manufacture de fer. En 1802, lorsque Lenoir vend son château à un autre spéculateur américain nommé Codman, il ne subsiste déjà plus grand-chose du bâtiment initial… Dans les décennies suivantes, le reste est démantelé pour construire des immeubles et même un parc d’attractions en 1816. Heureusement, la partie qui subsiste aujourd’hui est inscrite aux monuments historiques.

Château des Ternes, hôtel de Saint-Senoch, 26 rue Bayen

Localisation

Itinéraire

17-19 rue Pierre-Demours, 17e

Suggestion

Le quartier du parc Monceau
La « folie de Chartres »

Pour en savoir plus

La clinique de luxe de Madame Colson

Gazette nationale ou le Moniteur Universel, 8 mai 1791

Le 1er mai 1790, le château des Ternes se transforme en clinique de luxe, ouverte à une clientèle internationale : la pension d’Hygie. Madame Colson, sa directrice, fait passer une annonce dans Le Moniteur universel : « ceux qui, attirés par la célébrité des chirurgiens français, viennent chercher la guérison dans la capitale », ou les femmes enceintes qui souhaitent accoucher dans la sécurité ou la discrétion, sont les bienvenus. « Agréée par l’Assemblée », la pension d’Hygie propose à ses riches patients les meilleurs services : salle de billard, bibliothèque, salon commun, journaux français et étrangers. Seule condition : ne pas venir avec plus d’un domestique… L’équipement médical est quant à lui du dernier cri : l’égalité devant les soins n’est pas encore à l’ordre du jour.

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