L’Institut national des jeunes sourds
Ce lieu témoigne d’une grande ambition révolutionnaire : affirmer que le handicap n’est ni un châtiment ni une fatalité. Tous les hommes sont perfectibles. L’éducation, le soin et la science peuvent aider les handicapés à progresser et à rompre l’exclusion. À Paris, l’abbé de l’Épée met au point un langage par signes avant de mourir en 1789, lorsque la Révolution éclate. Fondé deux ans plus tard en 1791, l’Institut national des sourds-muets est d’abord situé dans le couvent des Célestins, avec l’Institut national des jeunes aveugles. En 1794, il est progressivement transféré dans les locaux qui l’abritent encore aujourd’hui.
Localisation
Itinéraire254 rue Saint-Jacques, 5e
Suggestion
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Pour en savoir plus
Victor de l’Aveyron, l’enfant sauvage
C’est à l’Institut national des jeunes sourds que sont menées diverses expériences éducatives visant à prouver que la Révolution française et la jeune République sont capables de créer un homme nouveau. En 1800, un enfant nommé Victor est accueilli à l’Institut national des jeunes sourds par l’abbé Sicard. Il diffère des autres pensionnaires : récemment capturé dans le département de l’Aveyron, il est surnommé « l’enfant sauvage ». Il semble avoir vécu seul dans la forêt pendant plusieurs années. À l’Institut, l’enfant devient un objet de laboratoire. Tous les tests qui sont faits sur lui visent à savoir si l’homme le plus « sauvage » qui soit peut devenir l’égal des autres grâce à l’éducation.