Une école pour les enfants noirs des colonies

La République a la mémoire courte quand il s’agit des colonies. Qui se rappelle qu’ici, dans les locaux de l’ancien collège de la Marche, démolis sous le Second Empire, les fils du député métis Jean-Baptiste Belley, ou de l’ancien libre de couleur Toussaint Louverture, ont côtoyé celui de Jacques-Pierre Brissot ? D’abord occupé par des cours publics gratuits, le collège est transformé en 1797 en Institution nationale des colonies. « Il est important de donner aux colons des gages de la bienveillance nationale », affirme Roume, un agent du Directoire à Saint-Domingue. À l’été 1799, 20 jeunes créoles étudient ici aux frais du gouvernement, dans l’idée de les civiliser au contact des meilleurs esprits de la métropole. L’expérience prendra fin en 1802, année du rétablissement de l’esclavage dans les colonies par Bonaparte, futur Napoléon Ier

Collège de la Marche en 1858

Localisation

Itinéraire

19 rue de la Montagne-Sainte-Geneviève, 5e

Suggestion

Le quartier du Panthéon
Massacre au couvent

Pour en savoir plus

Jean-Baptiste Belley, parent d’élève et révolutionnaire noir

Anne-Louis Girodet, Jean-Baptiste Belley, député de Saint-Dominique à la Convention (1747-1805)

Jean-Baptiste Belley, dont le fils est envoyé à l’Institution nationale des colonies, est le premier député noir de l’histoire de France. Comment a-t-il réussi ce qui semblait impossible seulement quelques mois auparavant ? Poussés par les révoltes des esclaves, les commissaires français sont contraints d’abolir l’esclavage à Saint-Domingue et d’organiser des élections, auxquelles les noirs, les métis et les blancs peuvent participer. Au terme du scrutin, Belley est élu. Il se retrouve donc quelques mois plus tard à Paris à la Convention nationale avec le métis Mills et le blanc Dufay et contribue à faire voter la première abolition de l’esclavage de l’histoire de France, le 4 février 1794.

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